LE SAFRAN DES PRES / LE COLCHIQUE D’AUTOMNE (052)

Pourquoi le safran des prés fleurit en automne
Peu de plantes fleurissent à la fin de l’automne. Le colchique d’automne, qui ressemble à un crocus chauve est une exception. C’est une plante tubéreuse particulière. La plupart des plantes et des arbres préfèrent montrer leurs belles fleurs au printemps et en été. Le Colchique aussi mais on ne le remarquait pas au milieu de cette richesse en couleurs. Lisez comment l’automne et le colchique ont trouvé grâce à une solution unique et une bonne coopération,, un bénéfice mutuel.

Tout le monde pense que toutes les plantes, animaux et saisons sont arrivés sur la terre prêts à l’emploi. Ce n’est pas le cas. Arrivés tous nus sur terre, ils pouvaient choisir leur nouvelle apparence. Le choix était grand. Il y avait des tas de plumes, peaux, couleurs, pattes, oreilles, bouches, museaux, becs et queues.
Le paon était le premier et pris les plus grandes plumes, les plus belles couleurs et même une couronne distinguée. L’iris prit toutes les vraies couleurs de l’arc-en-ciel. Et lorsque toutes les plantes et tous les animaux avaient composé leur apparence extérieure, les piles avaient disparu. Il ne restait plus rien pour la pluie, la neige, le vent et les saisons. Il n’y avait plus rien.
Les vents se fâchaient et les tempêtes faisaient leur apparition. Avec beaucoup de peine, la neige reçevait encore la couleur blanche de la perce-neige. Mais pour les saisons il ne restait plus rien. Lorsqu’elles se plaignaient auprès de Dieu, Il leur laissait le choix de prendre ce qui convenait le mieux à leur saison. Le printemps et l’été étaient les premiers et choisissaient la chaleur du soleil, les longues journées claires, l’amour et la naissance de la majorité des fleurs. L’hiver choisissait le froid, la nudité, la froideur et les jours sombres. Et pour l’automne il ne restait presque rien.
Un jour l’automne boudait assis sur une pierre : « je ne suis ni chair ni poisson, j’ai un peu de tout mais rien de vraiment spécial ».
Comme il se sentait pitoyable. Juste à côté de la pierre où l’automne faisait la moue, fleurissait le Safran des prés avec ses calices lilas. Il entendait les tristes paroles de l’automne. Tout doucement il lui disait : « Automne, automne, écoute ! J’ai un plan. Moi non plus je ne suis pas heureux. Nous pouvons peut-être nous entraider. Etant une petite fleur on ne me remarque pas du tout au printemps au milieu de la splendeur des couleurs bariolées. J’aimerais tellement me faire remarquer comme la rose, ou fleurir la nuit comme l’onagre parfumée, ou fleurir en premier comme le prunelier, ou avoir un parfum envoutant comme l’aubépine. Mais je ne suis rien de tout cela. On ne me remarque pas. Mais sais-tu, peut-être pourrais- je fleurir en dernier lieu, chez toi, en automne. Quand tout est presque fané, les gens se sentiraient heureux en voyant mes fleurs. Et toi, automne, serais heureux d’avoir également une belle fleur gaie, dans ta saison. N’est-ce pas un bon plan ? « 

L’automne sombre avait un regard surpris et soupirait : «C’est une bonne idée, mais en hiver tes baies gèleront, et de cela je ne veux pas être la cause ».
« Nous verrons, automne » répondait le Safran des prés, «les problèmes sont là pour être résolus. Je suis sûr que dans mon rêve il y aura une solution. Veux-tu revenir demain ? »
Le lendemain il avait une réponse très particulière pour l’automne : « Je fleuris chez toi en automne, en hiver je me repose sous la terre et au printemps mes feuilles et semences poussent. Ce qui est favorable pour moi puisqu’en hiver les animaux affamés ne mangeront pas mes fruits. Et ainsi nous sommes heureux tous les deux. Moi parce que je me fais remarquer en automne et toi parce que tu as une belle fleur dans ta saison. »
L’automne avait un regard heureux. C’était la première fois depuis longtemps.

En fait le Safran des Prés ou Colchique d’Automne, a avancé sa floraison. En automne seul sa fleur sort de terre et ressemble à un crocus. Les feuilles robustes, comme celles des tulipes avec au cœur une capsule pleine de semences, n’apparaissent qu’au printemps. La plante a sous la terre un tubercule charnu. Les semences et les feuilles sont toxiques. Le Safran des Prés indigène est assez rare et ne pousse pas au-delà de la frontière du Limbourg et de la Flandre. Le Safran des Prés cultivé est une plante populaire dans les jardins

© Els Baars, natuurverhalen.nl

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